« Super, j’ai supervision! » 3 conseils et 5 témoignages pour améliorer sa pratique par Anne-Sophie Kersten

Aux yeux de Virages, se faire superviser régulièrement est un pilier essentiel de la pratique de la thérapie et du coaching. Dans notre modèle Palo Alto a fortiori, puisqu’il est basé sur la prise permanente de feedback! Que la supervision soit individuelle ou de groupe, elle est l’occasion pour le praticien de faire le point sur son savoir-faire et sur son savoir-être. Quoi de plus nécessaire, quand son outil de travail, c’est lui-même!

Conseil 1. Arriver préparé

Réfléchir en amont aux cas et questions que l’on veut aborder en supervision offre une occasion précieuse de prendre de la hauteur par rapport à sa pratique. Des prises de conscience se font déjà, rien qu’à vérifier si les mappings des cas à exposer tiennent la route. Le jour J, cette anticipation offrira l’avantage d’un exposé de cas plus clair, et du coup d’une séance plus riche pour tout le monde. Vous n’arrivez pas à raconter le problème de votre patient? C’est probablement que vous ne lui avez pas posé certaines questions cruciales. Un patient vous irrite rien qu’à voir son nom apparaitre dans votre agenda? Un autre vous donne l’impression de tourner en rond? Voilà des cas qui vous en apprendront probablement autant sur vous-même que sur une meilleure façon de les aider…

Conseil 2. Laisser son ego au vestiaire

Qu’on soit débutant ou hyper expérimenté, exposer une situation qui nous met en difficulté demande de l’humilité. C’est se montrer dans une position qui laisse voir nos angles morts, tant dans notre stratégie sur les cas amenés que dans notre posture, par exemple lorsque le non-vouloir nous fait défaut, notre vision du monde se fige, nos peurs s’installent, notre histoire se superpose à celle du patient.

Le superviseur veillera à instaurer une ambiance de confiance mutuelle, qui favorisera les aveux de vulnérabilité les plus francs. Nous sommes d’ailleurs les premiers à dire à nos patients que seuls les personnes vraiment fortes sont capables de montrer leurs failles! Car oui, l’analyse de nos ’cas difficiles’ finit souvent par révéler nos paterns les plus personnels: l’envie d’être apprécié par nos patients, la tendance à adopter une position trop haute, la peur de tenir un cadre serré… En supervision, cela nous catapulte nous-mêmes au centre du mapping.

Conseil 3. Choisir le groupe et/ou l’individuel

Le tête-à-tête avec un superviseur est parfois préférable quand les difficultés du praticien touchent à une part de lui trop intime, ou lorsqu’il veut garantir la confidentialité autour d’un patient qui pourrait être reconnu.

En supervision de groupe, observer les difficultés rencontrées par les autres praticiens permet de relativiser, de se rendre compte que chacun a ses lacunes. « Au début, j’avais peur de poser des bêtes questions, d’exposer mes cas devant les autres, surtout les plus anciens. Aujourd’hui, j’ai fait mon 180°: au lieu de vouloir briller, je prends le risque de paraitre nulle. C’est comme ça que je me corrige et progresse. »

Qualité émergente du groupe: à partager nos failles, peurs et échecs, la tribu se soude, et on se réjouit d’autant plus de se retrouver.

Ils sont supervisés dans des groupes Virages

• « Tous les mois, je remets de la pureté dans ma pratique du modèle, dont je m’éloigne irrémédiablement avec le temps, j’avoue. Même quand je n’ai pas la sensation d’être en difficulté avec mes patients, à chaque supervision, je me rends compte que je peux être plus pointu dans mes accompagnements, plus stratégique, plus percutant. »
• « Les supervision de groupe me permettent de sortir de la solitude du thérapeute, sans collègue avec qui blaguer à la machine à café. Chaque supervision entraine un cercle vertueux : quand l’un de nous progresse, il fait progresser tout le Voir les autres et leurs façons d’êtres si différentes - même au sein d’un même modèle -, m’aide aussi à identifier ce que j’ai d’unique en tant que thérapeute. »
• « J’ai commencé la supervision de groupe en tant qu’observatrice, car je n’avais pas encore de clients. Petit à petit, à voir les autres exposer leurs situations, j’ai pris confiance. J’ai fini par oser coacher une voisine, puis un cousin, et de fil en aiguille je me suis réinscrite en tant que supervisée ‘active’ ».
• « J’apprécie quand notre superviseur n’apporte pas de solutions à nos problèmes, mais nous questionne pour nous faire aller plus loin : ça stimule ma réflexion, et ça me renforce dans mon apprentissage et ma confiance en moi. Influencée par sa posture qui « laisse émerger », à mon tour, avec mes patients, je m’autorise à ne pas tout savoir tout de suite, et à prendre une vraie pause afin de fignoler mon mapping. »
• « En groupe, on s’échange nos bonnes pratiques: le fait d’enregistrer la tâche pour le client sur WhatsApp, un message percutant à envoyer aux patients qui annulent en dernière minute, comment s’organiser quand on n’a pas de salle d’attente, comment se présenter sur internet… »

Moi qui vous écris cet article, je repense soudain à une séance où je supervisais un groupe de coachs et thérapeutes: je me sentais particulièrement tiraillée entre mon envie de fournir un maximum d’apports théoriques et celle de laisser chaque participant formuler ses demandes, à son rythme, proposer ses idées, se rendre compte par lui-même… J’ai fini lessivée. Voilà sûrement un sujet sur lequel je me ferai super-superviser…

Plus d’infos sur les groupes de supervision Virages: virages-formations.com, onglet supervisions