Vive les vacances…. Avec les enfants ? par Aurore Gilquin

En période de vacances scolaires, quoi de plus sympathique que d’aborder notre agréable rôle de parents, de nos ambitions d’éducation et …..de la réalité qui peut, parfois, virer au cauchemar…..

Durant les congés, si certains sont heureux de se retrouver avec leurs enfants pour faire le plein d’activités (et éventuellement le publier sur les réseaux sociaux….. mais ceci pourrait être une autre histoire Virageoise), d’autres n’ont pas les mêmes facilités et ont hâte que leurs chérubins retrouvent, au plus vite, le chemin de l’école….

                                

                               

Si les différentes images font sourire avec leurs commentaires, pour celui qui n’a plus d’énergie suffisante devant ses enfants et/ou dans sa vie de famille, cela peut devenir une réelle souffrance. 

Ainsi, que ce soit en période de vacances ou non, il arrive parfois que des parents n’en « peuvent plus », qu’ils sont épuisés par leurs enfants. Ils se retrouvent donc, en guise d’image, un peu comme une orange déjà pressée, où il ne reste plus aucune pulpe, mais où ils continuent de la broyer sur le presse-agrume…….

Malheureusement, impossible de se mettre en arrêt maladie parentale pour se ressourcer ou prendre du recul à l’instar d’un burnout.

En tant que thérapeute, nous constatons parfois que les parents viennent tardivement consulter. En effet, il n’est pas facile d’exprimer sa difficulté à gérer ses enfants dans un monde où la quête de la perfection pourrait être légion. Ainsi, vous l’aurez compris, comme si l’épuisement ne suffisait pas, le sentiment de culpabilité vient créer un petit cocktail Molotov interne. Sentiment qui est parfois alimenté par l’entourage : « Tu ne t’en sors pas ? pourtant c’est facile ! »

Et c’est ainsi que nous voyons arriver dans nos cabinets de consultations des pères, mères, déprimés, ET gênés parce qu’ils rencontrent des difficultés dans leurs rôles parentaux….

Mais comment faire pour se sortir de ce processus ?

Avec la technique de la thérapie brève systémique stratégique, plusieurs portes d’entrées vont éclairer le demandeur à sortir de cette situation. En effet, durant la consultation, le parent, aidé par le thérapeute, décompose les tentatives de régulations qu’il met en place par rapport à sa difficulté (interne ou/et externe). Une fois ce décodage fait, le thérapeute va apporter au parent, un autre angle de vue.

Prenons l’exemple de Camille, maman de 3 enfants qui apporte les éléments suivants en guise de boucle de rétroaction entre elle et ses enfants :

• «  J’ai l’impression que je dois être à 100 % pour mes enfants. Ainsi, lorsqu’ils me demandent un bonbon avant de dîner, je dis non, ils crient et je cède parce que j’ai l’impression que je suis une mauvaise mère. »

Lors de ces explications, le thérapeute demandera d’autres exemples pour bien comprendre le problème récurent:

• « Le soir, lors de la mise en lit de ma petite dernière (5 ans), je reste près d’elle pour qu’elle s’endorme plus vite. Dès que je ne suis pas là, elle hurle et donc, je reviens auprès d’elle et lui apporte un petit verre d’eau »
• « Je demande à mon fils de mettre son pyjama pour dormir. Il ne veut pas et il commence à bouder. Alors je négocie avec lui que, s’il arrête de bouder, il ne devra pas mettre son pyjama pour dormir. »

Ainsi, nous constatons dans ce schéma infernal que plus la maman souhaite se faire écouter, moins cela marche pour elle, et plus elle s’épuise.

C’est à ce moment-là que notre Virages thérapeutique à 180 ° prend tout son sens : En expliquant et recadrant les séquences sous un nouvel angle, celui par exemple des enfants :

• « Vous pensez qu’en cédant, ils arrêteront mais c’est parce que vous cédez, qu’ils continuent d’essayer….. Je ferai pareil à leur place…. »
• Ou encore : « Si vous vous mettez quelques secondes à leur place, pouvez-vous me dire quels avantages ils ont d’arrêter puisqu’à chaque fois qu’ils râlent, vous venez à la rescousse ? »
• Plus vous voulez avoir la paix, plus vous dite oui. J’ai l’impression qu’en fait, plus vous dites oui et plus vos enfants continuent à réclamer. En même temps, pourquoi ils arrêteraient ?.

Ce processus impacte souvent les parents, les secouent . En effet, en consultation, le patient répond souvent à ces recadrages par: « Je n’avais jamais vu cela sous cet angle…. En effet, ils ont raison de continuer …. »

Voilà comment, par de petits exemples de la vie des gens, la thérapie transforme le ressenti de « ne plus en pouvoir », en « pouvoir agir »

L’objectif étant, vous l’aurez compris, d’inverser le cercle vicieux pour délicatement arriver à un cercle vertueux, appréciable par tout le système familial.