- « Je ne saurais pas écouter des gens toute la journée »
- « C’est pas trop difficile au quotidien d’écoute la misère des personnes? »
- « Comment tu fais le soir pour fermer la porte dans ta tête ? »
En tant que thérapeute, combien de fois avons-nous entendu ces réflexions ?
Il va sans dire qu’au vu de ce que nous faisons, ces questions sont légitimes.
Effectivement, les histoires de vie que nous entendons peuvent nous rendre tristes tellement elles sont ignobles, peuvent créer une sensation d’injustice du monde dans lequel nous vivons.
Heureusement, la méthode de Palo Alto, du « Mental Recherch Institut » nous permet d’avoir une zone de protection par rapport à l’humain en perdition.
Ainsi, à l’instar de Denis Mukwege, le gynécologue Rwandais appelé « l’homme qui réparait les femmes », la technique de Palo Alto permet au thérapeute de « raccommoder les esprits » OU « réparer les âmes en peines ». De mon point de vue, cette réparation permet de prendre distance et donc, d’être apaisé après notre journée de travail.
COMMENT ?
Par une baguette magique pardi !
Non, évidemment, ce n’est pas si simple….. Voyons cela ensemble :
Plusieurs techniques chez Virages permettent, dans ma perception, de se protéger tout en aidant...
- Première technique : Le fait de dessiner la problématique de la personne, via le « mapping ».
Cela apporte une première mise à distance entre le vécu horrible et nous, thérapeute.
Une sorte d’échappatoire par le dessin qui crée une prise de hauteur, une vision plus macro, permettant le recul nécessaire.
- Deuxième technique : Les recadrages et le « yes-set » en guise de validation de ce que la personne subit. L’ensemble donne une nouvelle vision de la problématique auprès du patient.
Ceci assure, ainsi, une nouvelle démarcation de la difficulté pour le thérapeute.
- Troisième technique : l’hypnose. En séance lorsque la personne peut donner du sens à sa difficulté ou lorsque,
par la technique de dissociation, des nettoyages se font.
Lorsque cette étape est utilisée, le thérapeute peut trouver cela salutaire.
- Quatrième technique : La proposition de réaliser des tâches, en dehors des séances.
Rendre la personne actrice de son changement amène également une délimitation entre la souffrance de la personne et le thérapeute.
- Cinquième technique : En séance suivante, lors de la validation de la tâche.
En effet, le feedback du patient de son mieux-être est, là encore, salvateur pour le thérapeute.
Dans l’aide à la personne, il est donc essentiel de prendre soin de soi, se protéger, afin de pouvoir aider l’autre, et ce durant toute une carrière.
C’est comme cela que, au quotidien, nous accomplissons ce magnifique métier sans se démoraliser: aider à réparer ce qui a été cassé, de façon invisible mais tellement puissante.