La période actuelle et le tourbillon de changement dans lequel nous sommes pris, cette obligation d’adaptation constante est évidemment l’occasion de se plaindre, de critiquer les décisions à tous les niveaux : gouvernementales, communales, scolaires, médicales, économiques et même au niveau interpersonnel. Se dire « ma voisine est complètement cinglée, elle reçoit des amis alors qu’on en est presqu’à un second confinement » ou « mon frère est parano, il ne veut plus voir personne de peur d’attraper le Covid… »
A chacun sa réaction en fonction de son histoire, de ses valeurs, de ses émotions…
Dans un organisme de formation, nous sommes également coincés entre ceux qui ne
souhaitent pas suivre les cours en distanciel, ceux qui n’ont pas envie de les donner
de cette manière et ceux qui nous trouvent inconscients d’être revenus au présentiel
en septembre, car même si les règles du masque ou de gel sont suivies, le risque
existe toujours…
Quoi que nous fassions, nous aurons des critiques car il est malheureusement impossible de plaire à tout le monde.
C’est une période où nos décisions quelles qu’elles soient sont passées à la moulinette et remises en question par des personnes qui ne connaissent ni tous les enjeux, ni le contexte dans son entièreté vu que personne ne le connait vraiment…
Nous étions en mars face à une difficulté majeure, une maladie inconnue qui débarque, qui est manifestement d’un degré de contagion rare et surtout qui tue… Le gouvernement prend une décision ferme, claire et précise : le confinement pour permettre aux hôpitaux de gérer le flot potentiel de malades. Cela fonctionne plutôt bien car
effectivement, les médecins et le corps infirmier courageux semblent « contrôler » le flux.
On déconfine en douceur et à nouveau, avec l’été, il semble que tout aille bien. Malheureusement, le besoin de contrôle, la peur de la mort créent une observation obsessionnelle des chiffres du Covid et fin juillet, la peur conduit le gouvernement à commencer à refermer… « cela permettra une meilleure rentrée des classes »…
Erreur grossière, au contraire, on prépare ainsi la catastrophe que nous vivons actuellement car en réouvrant les bulles à la rentrée d’un coup, la maladie repart de plus belle et le risque de débordement des hôpitaux est à nouveau d’actualité. Si le déconfinement s’était poursuivi en douceur, il y aurait sans doute eu plus de malades, de décès en août, mais l’immunité aurait également progressé parmi ceux qui vivent en liberté. Nous avons affaire à une belle tentative de régulation, comme on dit dans le langage Palo Altien. Plus on tente d’avoir le contrôle sur un virus manifestement incontrôlable, plus on le perd. Et plus la société plonge dans une crise humaine, sociale et économique dont on ne contrôle absolument pas les conséquences.
Cette absence de contrôle sur le Covid est renforcée par les mutations et l’immunité impossible dès lors car on peut refaire plusieurs fois cette maladie perfide…
S’il n’y a pas d’immunité possible, alors comment est-il envisageable que cela finisse ?
Faudra-t-il rester enfermé pour toujours derrière un masque, continuer d’éviter les contacts avec des personnes à risque, prendre ces distances avec tout le monde si l’un de nos proches l’attrape ou le réattrape ou doit-on simplement apprendre à vivre avec ce risque comme nous vivons avec le risque d’un cancer, d’une pneumonie ou d’une grippe pour les plus fragiles ?
Si par contre, elle est possible, cette fameuse immunité, alors ne pouvons-nous pas choisir de la gagner naturellement, n’aurait-il pas été plus sage de ne pas tenter de contrôler l’incontrôlable ?
En pleine mer, dans une tempête, quelle est la meilleure manière de survivre ? Nager à contre-courant pour rejoindre une terre que nous n’apercevons plus ou de se laisser porter par les vagues en attendant que se calme la tempête ?
Il semble aujourd’hui que l’être humain se bat contre plus fort que lui malgré les progrès de la science, peut-être faut-il admettre que nous ne contrôlons pas tout, que nous devons choisir nos luttes ?
Le combat du sanitaire est passé en première garde ; le social, la jeunesse, l’économie, le bien-être psychologique passent après ce besoin d’éviter la maladie et la mort. Mais en oubliant les autres plans humains, on tue autrement : la solitude et l’isolement, les faillites, la scolarité malmenée, les autres soins médicaux qui passent à la trappe sont le prix des choix politiques et de la lutte contre des vagues qui redoublent de violence…
De la même manière que je me permets de critiquer et de remettre en question des décisions gouvernementales qui pour moi ne font absolument pas leurs preuves, je sais que certains participants remettront en question les décisions que nous prendrons dans l’organisation de nos formations.
Dans mon positionnement personnel, j’aimerais laisser les formations en présentiel (comme mon opinion ci-dessus l’indique) mais c’est devenu illégal aujourd’hui. Nous sommes donc obligés de les passer en distanciel.
Si cela convient pas à certains, contrairement au premier confinement où nous avons proposé le report des journées, sachez que nous ne pourrons plus le faire, ceux qui ne la suivent pas, perdront donc leurs journées car à force de nous adapter en permanence pour satisfaire chacun, nous risquons d’avoir des problèmes de surpopulation dans les groupes après le confinement et de mettre notre structure en danger. Cela entraine en effet des conséquences sur l’ensemble de l’organisation.
Pour beaucoup d’entre vous, c’est dans doute un regret de ne pas partager les moments conviviaux et informels de la formation. C’est sans doute cette petite part de moins agréable et de moins convivial qu’il nous faut payer chez Virages à cause des décisions prises par le monde politique. Nous avons tous notre part d’inconvénients plus ou moins lourds dans ce contexte compliqué.
Ceci dit, la pédagogie et les contenus sont exactement identiques et nous observons même des avantages clairs en terme de pratique.
Si vous souhaitez un retour à la normale, n’hésitez pas à aller courageusement vous battre contre le gouvernement qui a décidé que les formations seront en distanciel pour tenter de contrôler le Covid.
Restons solidaires et gardons en tête que les structures de formations et les participants sont non décideurs à ce niveau actuellement. Les formateurs, même s’ils en souffrent, acceptent de les donner, de passer leur journée devant un écran alors merci de nous soutenir dans cette organisation fastidieuse. Nous ferons tout pour que cela se passe dans les meilleures conditions pédagogiques.
Je termine ce petit article par des remerciements à tous nos participants qui ont eu de la souplesse depuis le départ, qui nous ont soutenu, remercié pour l’organisation ! Ils sont heureusement très nombreux ! J’espère que nous pourrons poursuivre votre formation au mieux ! Toute l’équipe s’y engage malgré la tempête qui, pour nous, n’est pas le Covid, mais les décisions gouvernementales !Nous nageons avec les vagues tout en gardant l’objectif "formation de qualité" et certains détours ou virages sont même riches en découvertes…